4 intox diffusées sur l’ouragan « Irma »
Les faits
Ce mardi 12 septembre, le chef du gouvernement Emmanuel Macron est en déplacement à Saint Martin et Saint-Barthélemy, près d’une semaine après le passage du cyclone « Irma ». Cet ouragan inédit en raison de sa puissance a généré des vents de 295 km/h pendant plus de 33 heures et a parcouru plus de 7000 kilomètres. Face à une telle situation d’urgence, de nombreux media et lanceurs d’alertes ont traité l’événement, mais certains d’entre eux ont véhiculé de fausses informations.
Décryptage
Depuis ce mercredi 6 septembre, jour du passage de l’ouragan « Irma », de nombreuses intox ont été diffusées, ajoutant un sentiment d’incertitudes dans l’opinion :
- Intox 1 : « On compte plus d’une centaine de morts »
Ce lundi 11 septembre, le bilan officiel provisoire faisait état de 10 morts, 112 blessés et 7 personnes portées disparues concernant la partie française de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
- Intox 2 : « Il n’y a pas de pillages côté hollandais »
Gilbert Collard, député Front National, déclarait ce dimanche sur BFM TV, « Regardez du côté hollandais, il n’y a pas d’émeutes, de pillages, les mesures anticipatrices ont été prises ». Contrairement aux affirmations de Monsieur Collard, il y a bien eu des pillages du côté néerlandais de Saint Martin. C’est ce qu’a déclaré le premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
- Intox 3 : « La sous-préfète, Anne Laubiès, a quitté l’île »
De nombreuses rumeurs confirmaient le départ de l’île de la sous préfète Madame Anne Laubiès, qui aurait préféré s’enfuir. Anne Laubiès était en fait bien présente à Saint Martin, avant et pendant le passage d’Irma. Cette dernière a d’ailleurs été mobilisée dans la gestion de la crise en assurant entre autres la coordination es secours. Elle a même reçu le soutien de la préfecture de Guadeloupe à travers la publication d’un tweet (ci-dessous).
- Intox 4 : « Des détenus se sont évadés de prison »
Ce samedi 9 septembre, de nombreux medias ont affirmé que 250 détenus se seraient évadés de la prison de Pointe-Blanche, située dans la partie néerlandaise de Saint Martin. En cause, un mur de la prison partiellement détruit, ainsi qu’un témoignage du capitaine de la brigade de gendarmerie faisant état de « plusieurs informations qui se recoupent ». Le soir même, le Premier ministre Edouard Philippe démentait cette rumeur, précisant que cette information « n’était pas avérée par les autorités néerlandaises ». Comme le montre les images de France 2 (ci-dessous), seul le pan de mur extérieur est endommagé, laissant l’enceinte intérieure parfaitement intacte.
Le vrai débat
Les premières conclusions accusent le « réchauffement climatique », grand responsable de la destruction massive de Saint Martin. Monsieur Hulot a d’ailleurs très vite réagi, déclarant que « le pire est devant nous » et que nous devons nous préparer à « la multiplication et l’intensification des extrêmes climatiques ».
Mais le vrai débat ne serait-il pas d’abord la question des infrastructures ? Des conditions de vies des habitants locaux ? Sont-ils équipés pour faire face à de tels événements ? Depuis quelques jours, les medias ne parlent plus que de la question du réchauffement climatique, mais n’est-il pas essentiel de se demander pourquoi des îles ayant toujours été soumises à ce type de risques n’ont-elles toujours pas été équipées en conséquence ?
Parlons clair
L’Etat semble prendre les bonnes mesures face à l’ampleur des dégâts. Cependant, n’aurait-il pas été opportun de créer un centre opérationnel destiné à mieux prévenir et à mieux préparer ces territoires et leurs populations à des évènements climatiques majeurs et pour certains prévisibles. .
Il faut revoir la politique d’infrastructures, de développement touristique, d’emploi. Sur ces territoires, l’Etat doit être permanent, pas intermittent. Notons que près de 25% de la population est touchée par le chômage (jusqu’à 50% chez les jeunes). Ne pourrions-nous pas mettre en place un tourisme plus favorable aux populations locales ? La commission d’enquête parlementaire qui est annoncée devra servir notamment de retour d’expérience et identifier des pistes d’amélioration des process d’intervention.