Couches pour bébé : « 60 millions de consommateurs » joue sur des peurs

Les faits

Dans son édition de février 2017, la revue mensuelle 60 millions de consommateurs, a procédé à l’analyse de résidus toxiques ou à risques toxiques dans les couches pour enfants. L’information a été largement reprise dans la presse, notamment sur la présence de glyphosate et autres pesticides. Deux marques de couches semblent pourtant trouver grâce : Mots d’enfants (marque repère E Leclerc) et les couches Love et Green Ecologique. Le succès est assuré pour ces deux produits puisqu’ils sont très rapidement indisponibles dans les magasins.

En voici quelques exemples :

Ségolène Royal a flairé le coup et s’est emparé du sujet en mettant en cause le sérieux des « industriels ». « J’ai donné immédiatement instruction à mes services (pour) l’interdiction et l’obligation d’étiquetage ». (Interview ici).

Dans l’immédiat, elle a sommé l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail) de produire un rapport d’ici la fin de l’année. Une belle action de communication pour Madame Royal.

 

Décryptage

On peut se demander si 60 millions de consommateurs ne se moque pas du grand public. Premièrement, notons l’absence de précisions. S’agit-il de traces non quantifiées ? La nuance est capitale. Trouver des traces non quantifiables n’est pas du tout alarmant. Mais pour les besoins médiatiques, il suffit d’introduire le mot « glyphosate » et le succès de l’opération de communication est assurée.

Ensuite, ce qui est le plus surprenant, c’est le tableau comparatif publié page 24/25 du magazine (cf. ci dessous). Sur les lignes pesticides, le feu est vert sauf pour deux produits sur 12. Ce qui signifie que la présence de glyphosate ou d’autres pesticides n’est pas un problème majeur.

 

Le vrai débat

Pour être sérieux, il convient d’abord de se placer à l’échelle de l’Europe, y compris en termes de réglementation afin de fixer des priorités et en évitant les effets de communication. Dans l’article, 60 millions de consommateurs a voulu faire peur en évoquant les COV (composées organiques volatiles). La rédaction reconnait pourtant dans ce même article que les teneurs sont faibles voire très faibles, et en dessous des normes réglementaires.

 

Parlons clair

Si le seuil zéro doit s’imposer, autant tout de suite recommander la solution des couches lavables. Dans ce cas, il n’est pas certain que les parents suivent. Sans compter que des analyses pourraient trouver des traces de résidus de lessives une fois les couches lavées !

 

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